image
De l'Amour
 

De l'Amour

Pièce pour 8 danseurs

 
 
 
 
"L'amour n'est pas aimé " écrit Hector Bianciotti.

«L'amour est partout, son absence aussi. J'aimerais parler d'amour, de ce qui mène à lui ou nous en éloigne.

L'amour est vaste et parfois si avare. De l'enfance à la vieillesse, jusqu'à la mort, nous passons notre vie à le chercher, à le trouver et à le perdre.

Le manque d'amour, dit-on, rend cruel et barbare infiniment.

Il paraît que tous les dictateurs ont été des enfants mal-aimés.

Dans ce spectacle, j'aimerais faire se croiser et se mélanger plusieurs histoires, fragments de vies éparpillées tel un kaléidoscope d'émotions humaines.

J'ai lu, vu et ressenti tant d'émotions liées à l'amour qu'aujourd'hui j'ai envie de prendre le temps d'en parler.»

Joëlle Bouvier

Extrait de presse

C'est léger comme la course d'un ange, poétique comme ce danseur cracheur de plumes, bancal comme ce fauteuil crapaud qui danse avec un garçon à la maladresse virtuose, tragique comme cette fille des rues qui apostrophe en vain son homme.

C'est aérien comme un duo de Bach ou dissonant comme un opéra de Kurt Weil à l'énergie farouche.

Il y a de l'amour et de l'humour, comme ce pastiche d'un tournage de film de Duras ou celui d'un tango avec macho et créatures de nuit belles à faire grimper un saint aux vitraux.

De l'Amour laisse une large place à la théâtralité. Les danseurs parlent, crient, vitupèrent, haranguant à pleine voix l'autre qui ne les entend pas.

La fluidité du mouvement tient de la grâce, il ne semble avoir ni début ni fin, il coule comme la vie...

In La Marseillaise - février 2003


De l'Amour, Courrier de l'Ouest, 29 septembre 2002

"De l'Amour", de Joëlle Bouvier : fragments de désirs et passions

La dernière création de Joëlle Bouvier, - De l'Amour - présentée jeudi et vendredi au Grand Théâtre, présente en saynètes à géométrie variable empreintes de poésie et d'humour un panorama sensuel et tourbillonnant du discours amoureux.

Bien qu'elle ne danse pas dans ce spectacle, Joëlle Bouvier y est présente tant dans l'imagination scénique qu'elle déploie (des images fortes dans de belles mises en lumière de Rémi Nicolas) que dans la gestuelle et le corps tout entier de ses huit danseurs et danseuses, avec cette façon si particulière d'opérer le mouvement : un langage immédiatement perceptible au vocabulaire simple, une expressivité directe du geste qui dégage une énergie majeure, solaire, et un humour tendre vibrant d'émotion.

Enchantements et violences

Ce voyage dansé, théâtralisé, parlé dans l'amour emporte les danseurs dans ce royaume universel où hommes et femmes se cherchent, se perdent, doutent et affirment, au long de musiques, conseillées par Olivier Bodin, accordées aux corps (berceuse, milonga, tango, swing, rock, baroque, orientale, slave...). Les corps eux-mêmes produisent des sons : souffles, respirations profondes ou retenues...

La nature n'y est jamais très loin des humains, qui s'exprime en ambiances sonores (mouettes, chants d'oiseaux, orage) et jeux visuels (ombre totem de l'ordre végétal, plumes, femme-paon, maillot de bain fleurs-papillons), offrant une dimension philosophique supplémentaire à ces déclarations soliloquantes, supplications fiévreuses, passions frénétiques, solitudes poignantes, unions et enlacements, revendications et menaces, replis d'orgueil, jeux de pouvoir et de séduction, tentatives d'évaluation, envies et jalousies, force d'attraction, agressions et provocations que les danseurs révèlent avec beaucoup de puissance physique.

Tant d'émotions liées à l'amour

A propos de cette création, la chorégraphe notait : "J'ai lu, vu et ressenti tant d'émotions liées à l'amour qu'aujourd'hui j'ai envie de prendre le temps d'en parler." Le temps de le dire dans toutes ses manifestations, dans sa présence (des duos et trios très réussis), son absence (un très beau solo d'homme, un somptueux désespoir de femme fatale) et son doute.

Le temps de le dire aussi homme et femme. Ces femmes de Bouvier qui ressemblent souvent à des personnages de Duras, répétantes, essentielles, comme la danseuse japonaise qui s'offre en début et en fin de spectacle ("Je t'aime. Je t'aime tellement fort, mon amour. Je t'aime comme la distance de la terre et du ciel.") ou le surgissement de la folle ("Si vous ne m'aimez pas, je meurs tout de suite.", "Donnez-moi un baiser ou plus, ça n'est jamais assez.", "Je suis folle de vous, complètement folle de vous."). Ces hommes qui parlent peu et tentent d'avoir confiance ("Tu parles trop.", "Je suis petit, c'est vrai, mais je suis un homme. Et je suis beau."). Un spectacle de qualité.


Joelle Bouvier : de l'Amour

Jean Barak, La Marseillaise 12 février 2003


Le kaléidoscope de Joëlle Bouvier décline toutes les formes de l'amour dans une pièce patchwork où il serait vain de chercher une thèse. C'est juste une succession de saynètes qui présentent des miroirs aux spectateurs, dans un décor sobre jusqu'à l'absence : un arbre mort flotte dans le clair obscur, de grands pans de tissus tombent des cintres dans une logique aléatoire, tour à tour écrans ou écrins pour draper d'un pourpre somptueux une danseuse d'Extrême-Orient.

C'est léger comme la course d'un ange qui sème ses plumes à tous les vents, poétique comme ce danseur cracheur de plumes ou équilibriste.

Un pas de deux dit l'ambiguïté de l'amour quand nous sommes l'objet du désir, quand les amants tels des aimants se repoussent d'autant plus fort qu'ils s'attirent violemment.

C'est bancal comme ce fauteuil crapaud à trois pattes qui danse avec ce garçon à la maladresse virtuose, tragique, comme cette fille des rues qui apostrophe en vain son homme qui n'en a cure.

C'est aérien comme un duo de Bach ou dissonant comme un opéra de Kurt Weill à l'énergie farouche.

Il y a de l'amour, de l'humour, comme ce pastiche du tournage d'un film de Duras ou celui d'un tango avec macho petit mais beau, et créatures de nuit quelque peu vulgaires mais belles à faire grimper un saint aux vitraux. C'est que De l'Amour laisse une large place à la théâtralité. Les danseuses parlent, crient, vitupèrent, haranguant à pleine voix l'autre qui ne les entend pas. Si elles ne savent pas ce qu'elles disent, elles savent ce qu'elles veulent : "Tout, tout de suite, et plus si c'est possible." Ainsi va l'amour.

La fluidité du mouvement de Joëlle Bouvier tient de la grâce, il ne semble avoir ni début ni fin, il coule comme la vie. De l'Amour ne délivre pas de message, il donne juste à voir, et c'est beau.

 

L'équipe artistique

Mise en scène et chorégraphie : Joëlle Bouvier
Danseurs : Bérengère Bodin, Panagiota Kallimani, Eun Young Lee, Loren Palmer, Cédric Lequileuc, Anne-Cécile Massoni, Rafaël Pardillo, Emilio Urbina
Conseiller musique : Olivier Lofficial
Création lumière : Rémi Nicolas
Assistant : Etienne Milin

La tournée

Quelques villes où De l'Amour a été présenté depuis sa création en 2002 à Angers Martigues, Sceaux, Nanterre, Sartrouville, Les Ulis, Draguignan, Noisy-le-Sec, Corbeil, Compiègne, Chelles, Neuchâtel, Cébazat, Hong-Kong et Macao (CHINE)

 

 
 

La Cie Joëlle Bouvier est aidée par le ministère de la culture et de la communication / direction régionale des affaires culturelles d'Ile-de-France, au titre de l'aide à la compagnie chorégraphique conventionnée. Elle est en résidence de création à la Scène Nationale Les Gémeaux, Sceaux. Licence d'entrepreneur de spectacles 758942/2.